La nutrition par sonde nasogastrique améliore le pronostic du cancer œsophagien

La dénutrition est une complication fréquente au cours de l’évolution du cancer œsophagien. La prise en charge nutritionnelle permet d’améliorer les réserves du patient, de maintenir sa forme physique et la tolérance aux traitements, de réduire les complications et favorise la guérison. La nutrition entérale est l’option de choix pour les patients dont les fonctions gastro-intestinales sont en partie conservées mais qui éprouvent des difficultés pour s’alimenter oralement. La sonde d’alimentation peut être nasogastrique, ou il peut s’agir d’une sonde de gastrostomie ou de jéjunostomie.

Une équipe chinoise a réalisé une étude rétrospective dans l’objectif de comparer le taux de complications, le statut nutritionnel et l’impact sur l’état physique des patients des sondes naso-gastriques, en comparaison de la supplémentation alimentaire par voie orale, chez des patients atteints de cancer œsophagien et traités par chimio-radiothérapie.

L’étude en question a inclus au total 114 patients bénéficiant soit d’une sonde d’alimentation nasogastrique (n=46) ou de compléments nutritionnels par voie orale (n=68). Les caractéristiques des patients de chaque groupe (âge, genre, poids, taille, localisation et stade des tumeurs, statut nutritionnel initial, protocoles thérapeutiques) sont sensiblement identiques. La majorité des patients ont commencé la nutrition entérale au cours de la deuxième semaine de traitement, au moment de l’apparition d’une œsophagite radique, et l’ont conservée ensuite.

Amélioration du statut nutritionnel et des complications mais pas de la réponse au traitement

Il n’apparaît pas de différence significative dans l’incidence des arrêts de traitement (13 % vs 15 %), des décès (2,17 % vs 0,00 %) et des fistules œsophagiennes (2,17 % vs 1,47 %) entre les patients avec sonde naso-gastrique et ceux sous supplémentation par voie orale. La perte de poids et la réduction de l’albuminémie sont significativement inférieures dans le groupe bénéficiant d’une sonde et les scores nutritionnels (NRS2002, PG-SGA et KPS), s’ils s’améliorent dans les deux groupes après la prise en charge nutritionnelle, confirment les meilleures performances de la nutrition par sonde naso-gastrique. L’incidence des complications est réduite dans le groupe bénéficiant de la sonde, notamment en ce qui concerne les œsophagites de grade 2 (10 % vs 27,59 %), et les aplasies médullaires (10 % vs 32,76 %). L’incidence des infections n’est pas significativement différente d’un groupe à l’autre, non plus que les troubles gastro-intestinaux, ni l’efficacité de la réponse partielle ou complète.

Cette étude confirme les bénéfices de la nutrition entérale pour maintenir le statut nutritionnel des patients, en réduisant la toxicité des traitements et le risque de leur interruption, améliorant le statut physique et le risque de complications.

Synthèse de publication réalisée en collaboration avec l’entreprise Nutricia.

Dr Roseline Péluchon

_{Wang, Sa., et coll. Nasogastric tube feeding improves nutritional status and physical state in esophageal cancer patients during chemoradiotherapy: a retrospective study. Support Care Cancer 31, 341 (2023). https://doi.org/10.1007/s00520-023-07780-w}