- Nutrition Infantile
Le microbiote, un acteur clé de la santé
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Le microbiote intestinal exerce de nombreuses fonctions bénéfiques pour la santé, parmi lesquelles (4) :
La découverte de l’impact du microbiote intestinal sur le développement et la maturation du système immunitaire provient de l’observation de souris axéniques (élevées en milieu stérile et dépourvues de microbiote). Plusieurs anomalies ont été constatées au niveau du système immunitaire intestinal de ces souris : immaturité des plaques de Peyer (inducteurs de l’immunité intestinale), pauvreté de la population lymphocytaire, faible sécrétion intestinale d’IgA, ainsi qu’une concentration limitée d’immunoglobulines sériques et une production réduite de cytokines.
Ces anomalies ne se limitent pas à l’épithélium intestinal : la rate et les ganglions lymphatiques présentent également des anomalies structurelles et fonctionnelles. L’inoculation du microbiote de souris élevées en conditions normales corrige ces anomalies, ce qui suggère un rôle essentiel du microbiote dans le développement du système immunitaire (2).
Le dialogue entre microbiote intestinal et système immunitaire a été confirmé par différentes études chez l’homme, établissant clairement son rôle dans la maturation et le fonctionnement du système immunitaire.
Au-delà de son impact sur la structure du système immunitaire, le microbiote intervient dans son fonctionnement par les substrats qu’il produit. L’intestin, riche en lymphocytes T, abrite notamment :
L’équilibre entre Th17 et Treg est déterminant pour le maintien de cette homéostasie. Les travaux montrent que le microbiote joue un rôle clé dans cet équilibre : certaines bactéries, via les acides gras à chaîne courte qu’elles produisent, stimulent les Th17, tandis que d’autres favorisent les Treg (3).
Cet équilibre Th17/Treg est particulièrement important, car sa rupture peut entraîner une inflammation intestinale, comme dans la maladie de Crohn (2).
Par ailleurs, des liens entre dysbiose (déséquilibre du microbiote) et dysfonctionnement immunitaire ont été établis. À titre d’exemple, le mode d’accouchement (voie basse ou césarienne) influence le développement du microbiote intestinal et du système immunitaire du nouveau-né. Lors d’une césarienne, l’absence d’exposition au microbiote vaginal et fécal maternel altère la diversité du microbiote intestinal et retarde la colonisation des Bacteroidetes durant les deux premières années de vie. Il a été démontré que ce retard, associé à la césarienne, s’accompagne d’une réduction des réponses Th1 au cours des deux premières années (4).
La découverte du rôle joué par le microbiote intestinal dans le développement de l’immunité innée et adaptative justifie l’intérêt croissant pour ce que certains considèrent comme un organe à part entière.
Références :