- Dénutrition Adulte Orale ou Entérale
Quel seuil d’irradiation pour réduire le risque de dysphagie ?
- Oncologue
- Médecin Généraliste
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La dysphagie est un effet secondaire fréquent de la radiothérapie des cancers de la tête et du cou dont la prévalence est estimée à 40 %. Elle est associée à l’interruption des traitements, à leur prolongation, à des pertes de poids et une détérioration de l’état de santé des patients, facteurs eux-mêmes à l’origine d’une dégradation de la qualité de vie et d’un moins bon pronostic. L’indice de masse musculaire squelettique est un marqueur prédictif de réduction de la survie totale et de la survie sans récidive. Une perte de poids de plus de 10 % après radiothérapie est associée à une réduction de la survie totale et de la survie spécifique.
Une équipe grecque a examiné les facteurs associés à la dysphagie et à une prolongation du traitement pour les patients traités par radiothérapie et chimiothérapie pour un cancer de la bouche ou de l’oropharynx. Il s’agit d’une étude rétrospective. La dysphagie était évaluée par le critère de toxicité du Radiation Therapy Oncology Group (RTOG) et de l’Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (EORTC).
Un traitement prolongé plus fréquent chez les patients les plus âgés ou avec une dysphagie ≥ 2
Au total, 160 patients ont été inclus. Parmi eux, 47,5 % ont présenté une dysphagie de grade ≥ 2 et 20 % une prolongation de leur traitement de 7 jours ou plus. L’analyse des données permet d’identifier des seuils d’irradiation associés à une augmentation du risque de dysphagie. Il s’agit de la dose de 40,6 Gy pour la dose moyenne d’irradiation des constricteurs du pharynx et de 118, 75 cc pour le volume du site primaire pouvant recevoir ≥ 60 Gy. Une prolongation du traitement de plus de 7 jours, qui a un impact défavorable sur le pronostic, est quant à elle plus fréquente chez les patients les plus âgés et chez ceux ayant présenté une dysphagie de grade ≥ 2. Ces patients devraient donc bénéficier d’un suivi nutritionnel et d’une prise en charge de la douleur plus poussés.
Les auteurs précisent que dans cette étude, le type de chimiothérapie n’est pas un facteur prédictif de dysphagie ni de prolongation de traitement. Ils en concluent que l’attention doit se porter en priorité sur la protection des tissus sains contre les irradiations.
Synthèse de publication réalisée en collaboration avec l’entreprise Nutricia.
Dr Roseline Péluchon
Alexidis P. et coll. Investigating Predictive Factors of Dysphagia and Treatment Prolongation in Patients with Oral Cavity or Oropharyngeal Cancer Receiving Radiation Therapy Concurrently with Chemotherapy. Curr Oncol. 2023 May 19;30(5):5168-5178. doi: 10.3390/curroncol30050391.