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De l’inconfort digestif à l’APLV, une prise en charge entre croyances et influences
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Il nous manque vos centres d’intérêts pour profiter au mieux de votre expérience personnalisée
Webconférence - mercredi 25 juin 2025
APLV ou « simples » troubles digestifs ? Diagnostic, prise en charge, les experts vous aident à y voir plus clair.
Entre les recommandations officielles, l’influence des réseaux sociaux sur les parents, et l’expérience propre à chaque praticien, il n’est pas toujours facile de trouver le juste milieu.
Modération : Pr Patrick TOUNIAN, Paris
Expertise médicale, informations digitales, attentes parentales : une PEC sous influence : Dr Marc BELLAICHE, Paris
Illustration par des cas cliniques : Dr Sophie DUBEDOUT
« Docteur, vous voyez bien qu’il ne va pas bien ! Il nous faut une solution… vite ! J’ai vu sur Instagram que … »
Qui n’a jamais entendu cela en cabinet ?
Alors, APLV ou « simples » troubles digestifs ? La frontière est parfois floue, et le diagnostic d’autant plus compliqué qu’il peut être influencé par des parents anxieux, des informations contradictoires etc …
A travers une revue de la littérature et de cas cliniques, les experts vous donnent des clés pour naviguer entre les recommandations officielles, l’influence des réseaux sociaux sur les parents, et l’expérience personnelle en cabinet …
Un meilleur diagnostic, pour une meilleure prise en charge … et une vie familiale apaisée !
Prévalence plus ou moins importante en fonction des troubles
Le saviez-vous ? (données non communiquées pendant la webconférence)
TFGI chez le nourrisson | Prévalence (%) reporté au niveau mondial1 Selon les critères de Rome IV |
Régurgitations | 34% [0-6 mois] |
Coliques | 15% [0-6 mois] |
Constipation | 1,5% [0-6 mois] |
1 : Muhardi, Leilani et al. “A Narrative Review on the Update in the Prevalence of Infantile Colic, Regurgitation, and Constipation in Young Children: Implications of the ROME IV Criteria.” Frontiers in pediatrics vol. 9 778747. 5 Jan. 2022, doi:10.3389/fped.2021.778747
TFGI et APLV : le diagnostic clinique est clé
Alors comment faire la différence entre APLV et TFGI ?!
Comment prendre en charge TFGI et APLV ?!
1/ Si un bébé a des régurgitations simples sans autre signe clinique :
« L’épaississement est quelque chose d’extrêmement pertinent, puisqu’en moyenne on passe de 12 à 2 régurgitations par jour et ce quel que soit le type d’épaississant »
Si l’enfant est allaité, ne pas épaissir le lait maternel pour le donner au biberon. Cela est contre indiqué car pourrait altérer l’allaitement.
2/ Si un bébé a des régurgitations associées à d’autres troubles intestinaux (hors APLV) :
« Certaines formules infantiles permettent de traiter plusieurs troubles fonctionnels en même temps grâce notamment à un enrichissement en prébiotiques, une partie fermentée ou encore la présence de béta palmitate. »
Donc, « avec des solutions nutritionnelles efficace, arrêtons la prescription systématique de médicaments ! »
3/ En cas de suspicion de RGO pathologique après échec des mesures hygiéno-diététiques, la HAS dit qu’un essai à base d’alginate de sodium en suspension buvable peut être proposé sur une courte durée, 1 à 2 semaines maximum, bien que les preuves de son efficacité soient limitées. La mise en place d’un tel traitement doit être réévaluée et de courte durée
4/ Si c’est une APLV confirmée par l’éviction/réintroduction, c’est-à-dire qu’il y a eu rechute au moment de la réintroduction, alors il faut maintenir l’hydrolysat poussé de protéines de lait de vache.
Le lait de chèvre ou de brebis n’est pas une alternative au lait de vache pour les enfants APLV.
Le lactose permet une meilleure palatabilité et les formules en contenant sont recommandées dans le dernier position paper de l’ESPGHAN.
Si l’enfant est allaité, l’éviction des PLV chez la mère pendant 2 à 4 semaines permet de poser un diagnostic bien que la bonne observance soit discutable. Dans tous les cas, une supplémentation en calcium de la mère est indispensable lorsque cette dernière suit un régime d’éviction des PLV.
Dire non à une prescription, ce n’est pas facile …
« Il ne faut pas négliger le mal-être et les difficultés des familles. Il faut savoir être ferme mais faire preuve d’empathie »
La crainte de l’erreur, de l’incertitude diagnostique (peut-être a-t-il une œsophagite ?) et également la persistance d’un modèle de consultation centré sur la prescription (qui « acte » la démarche thérapeutique, rassure le patient, et permet de clore la consultation), poussent le médecin à la prescription. Mais souvent la prescription de médicament n’est pas nécessaire !
Alors comment faire face à des parents insistants ?!